Une envie de café

Qui, à une heure déjà avancée d'un soir d'été, loin de tout dans la campagne, assis sur une terrasse d'où s'entend le léger froissement des feuillages sous un vent doux, n'a-t-il pas eu la soudaine envie d'un verre ou d'une tasse, à déguster dans la fraîcheur qui vient ?
Mais plus rien dans ses réserves,  jusqu'au lendemain, pour la satisfaire ? 
Ici, dans la plaine ponctuée des mille lueurs des douars (hameaux) aperçus au loin et qui s'animent à la nuit tombée, quand l'air y devient enfin respirable, il vous suffit d'enfourcher une bicyclette, de prendre le chemin de terre, là, à main droite et d'aller au Hannout  (épicerie de village ou quartier), caverne d'Ali Baba où tout s'achète, même le plus improbable. Vous plongez vos mains dans un grand sac en jute rempli de grains de café odorants, qui glisseront entre vos doigts comme une eau vive, le marchand les moudra devant vous, laissant s'exhaler les arômes, et, pour 30 dirhams (3€), vous rentrerez avec un demi-kilo d'un café moulu dont le nectar coulera bientôt dams vos tasses, tandis qu'un air de Mozart vous fera entrer dans la nuit, sur cette terrasse retrouvée, après votre courte escapade gourmande.
"Et c'est ainsi qu'Allah est grand", comme l'écrivait Alexandre Vialatte au terme de chacune de ses chroniques du journal La Montagne...

 

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