Veille de 1er mai. La journée fut longue et dense. Celle de demain ne le sera pas moins. C’est le lot de celles et ceux, et ils sont nombreux sur notre réseau LinkedIn, pour lesquels, startuppers, travailleurs indépendants, autoentrepreneurs, patrons de TPE, il n’y a pas de répit dans la quête quotidienne de l’idée, du concept, du service offert, de la prestation tirée au cordeau, de la prospection, souvent seuls face à eux-mêmes dans cet exercice tout en polyvalence.
La gête du travail pour eux est permanente, jour après jour, comme Sisyphe derrière son rocher, mais avec le plaisir, le soir ou plutôt la nuit venue, d’avoir creusé le sillon, celui qui mène au succès espéré. Bien sûr, il y a les échecs, les mailings sans retour, les visio interminables, les offres non retenues, la longue attente du contrat qui donnera de l’oxygène, les tracas administratifs, les productions chronophages et vaines, les fins de mois tendues. C’est leur lot. Ils l’acceptent. Le stress est leur moteur, ils s’en nourrissent, la gestion du temps leur obsession, pour l’optimiser. Ils n’ont pas d’armées de collaborateurs, ils ont pour tout interlocuteur leur PC portable dans la solitude de leur bureau, parfois chérie tant elle est créatrice, parfois honnie tant elle conduit à puiser au fond de soi-même les ressources et expériences enfouies. On les aperçoit dans un train, qui les emmène vers un improbable prospect à l’autre bout du pays, dont ils peuvent revenir heureux ou bredouilles et exténués, c’est selon. Dans un RER, PC sur les genoux, à finir le Powerpoint qu’ils présenteront dans quelques minutes. Sur un chantier, face aux remarques intransigeantes d’un client.
Ils ont 20 ans et la foi du charbonnier, l’ambition est grande comme leurs rêves de réussite, ils en ont 40 et viennent de choisir la liberté d’entreprendre après des années de salariat, ils en ont 60 et mettent à profit leur expérience pour donner enfin le meilleur d’eux-mêmes, hors de toute hiérarchie qui les bridait. Ils sont autant de pépites dont la Nation doit être fière, comme elle l’est de ses millions de travailleurs, ouvriers d’usine, paysans au labeur dans les champs, vadres et ingénieurs, chercheurs, patrons aussi.
Leur profil a pour noms autonomie, liberté, créativité, esprit d’entreprise, empathie, résilience. Ils sont aussi, en ce 1er mai qui se veut promotion du travail, une part de cette France qui entend participer au mouvement du monde, à ce tourbillon de génie technologique, écologique, financier, industriel et commercial et montrer une nouvelle fois qu’elle sait innover et donner le meilleur de ses talents. 

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