Esthétique voyageuse du train…Défilé des paysages à vive allure, tangage du voyageur ralliant au petit matin le bar TGV, de sa démarche chaloupée, croisant tant de visages gagnés par le sommeil, assis dans une intimité presque dérangeante faite de pieds nus, de corps lovés dans les fauteuils, dans une sorte d’abandon passager qui ne peut échapper au regard…

L’odeur de vieux fer que dégagent les clim’ est la même que celle des wagons corail d’autrefois : on se prend à rêver, dans ce demi-sommeil auquel le velours moelleux des sièges vous condamne, à ces premiers voyages d’adolescent, vers les vacances, quand les trains s’arrêtaient encore en gare, dans des grincements de freins puissants, et qu’on descendait sur les quais, respirer l’air tiédissant à chaque étape un peu plus, au fur et à mesure que le sud approchait….

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