Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, le dit lui-même dans une interview récente : "Tous les clignotants sont au rouge".
Chacun sait désormais que le déficit historique de précipitations que notre pays a connu en février ne sera pas compensé d'ici le printemps et que le stresshydrique sera plus sévère encore en 2023 qu'en 2022.
Le plan Eau qui devait être présenté par le Gouvernement le 26/1 ne le sera finalement qu'en mars. Les négociations interministérielles, notamment entre ministère de la transition écologique et Bercy sont tendues, eu égard au besoin à satisfaire : les 100 premiers millions annoncés apparaissent comme un cautère sur une jambe de bois, au moment où le plan ferroviaire est doté d'1 milliard d'€. Mais Emmanuel Macron lui-même serait, dit-on, décidé à prendre rapidement la parole sur ce sujet majeur.
L'attente fait monter la tension et les initiatives se multiplient.
Déjà, en novembre, le président de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, Jean-François Longeot avait emmené avec lui plus de 100 parlementaires et grands élus locaux de toutes tendances politiques pour promouvoir l'idée d'un plan Urgence Nationale Eau dont le HuffPost avait révélé les grandes lignes. Si le plan gouvernemental en est trop éloigné, le débat parlementaire sur son contenu risque de s'avérer difficile.
Mais quel sera le degré de saisine du parlement sur ce plan ?
La profession agricole mesure l'ampleur des dégâts qu'une nouvelle sécheresse lui occasionnera et des organisations professionnelles ont saisi l'opportunité du Salon International de l'Agriculture pour exprimer publiquement leur vive inquiétude quant à la baisse des rendements, voire à la perte de récoltes entières, qui s'ajoute à celle du coût de l'énergie et menace de nombreuses exploitations. Et le débat houleux sur les mégabassines va resurgir, générant des tensions locales fortes.
Au Sénat, auquel la majorité relative à l'Assemblée nationale donne une influence accrue, la mission d'information "Gestion durable de l'eau : l'urgence d'agir pour nos usages, nos territoires et notre environnement" se met au travail, s'est réunie le 8/2, a constitué son Bureau et semble déterminée à user de ses prérogatives.
Ce mercredi à Paris, se tient la 1ère réunion d'un instance informelle regroupant parlementaires, experts et chefs d'entreprises du secteur de l'eau pour ouvrir le dialogue sur les mesures à mettre en œuvre et échanger sur leur contenu.
Veillée d'armes en quelque sorte, en attendant la pluie...

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