La souveraineté industrielle est un enjeu crucial pour les Etats. La crise de la COVID l’a révélé aux français avec acuité, ceux-ci découvrant leur dépendance à la production chinoise de Paracétamol ou de masques, disparue de leur territoire national. La souveraineté industrielle vise à permettre de protéger l'économie nationale en garantissant la production et la consommation de biens et de services locaux.
La production automobile sous une marque nationale est un exemple emblématique, un symbole fort de la souveraineté industrielle d’un pays, une fierté partagée par une Nation toute entière.   
Les pays qui sont dotés d’une production automobile locale démontrent l’existence d’une capacité technologique et d'un savoir-faire technique en matière d'innovation et de conception, d'une main-d'œuvre qualifiée, d'un accès à des fournisseurs de pièces et de matériaux locaux.
La création d'une industrie automobile nationale nécessite un investissement initial considérable, assorti de financements à long terme pour pérenniser la production et être compétitif sur un marché très concurrentiel : cet investissement doit être judicieusement évalué pour garantir la production de voitures compétitives dans la durée. La consolidation d'une souveraineté industrielle dans des secteurs clé est un investissement sûr pour les pays émergents et une garantie de durabilité de leur croissance économique.
Le club des pays disposant d’une marque nationale d’autos « made in… » est très fermé. On y recense (selon mon décompte mais sans doute est-il à vérifier ?) 22 pays qui sont, par ordre alphabétique, les suivants :  Algérie, Allemagne, Chine, Corée du Sud, Espagne, France, Inde, Iran, Italie, Japon, Madagascar, Malaisie, Pays-Bas, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Suède, Taïwan, Tunisie, Turquie, Ukraine, USA.
Or, cette semaine, un 23ème vient de rejoindre le club : le Maroc. Dans cette liste, on observe les 3 principaux pays du Maghreb : l’Algérie, avec la marque ORYX, la Tunisie avec la jeep Walliscar et, désormais le Maroc avec NEO. Certes, les volumes commercialisés par ces 3 marques (5000 exemplaires en 2024 pour le véhicule marocain NEO ; moins de 2000/an pour Walliscar) sont limités mais ces constructeurs ont démontré leur capacité à produire avec des composants majoritairement issus d’unités de fabrication locales.
Au Maroc, le soutien inconditionnel de l’Etat est acquis au lancement de la production de voitures dont l’origine Maroc est garantie : le roi en personne, à Rabat, a présidé le 15/5 l’événement de présentation de l’automobile NEO ainsi que d’un véhicule à hydrogène.
Un pas de + pour le Maroc, pays émergent à l’économie dynamique, vers sa souveraineté industrielle, fil conducteur de sa stratégie de développement à horizon 2035, baptisée "Nouveau Modèle de Développement ".

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