Replongé depuis ce matin dans le volumineux  (plus de 800 pages) "L'or du temps" de François Sureau  (Éditions Gallimard, 2020).
Je l'avais entamé il y a deux ans, puis refermé à la 60 ème page, lassé de ce que je ressentais alors comme un étalage d'érudition à travers une fausse promenade le long de la Seine, de sa source à l'estuaire.
Mais je répugne à refermer un livre sans avoir été jusqu'à sa dernière ligne, lorsqu'il est bien écrit. Et Sureau écrit bien. Très bien même. J'ai donc profité "d'un dimanche à la campagne" pour le réouvrir.
Et me convaincre que ce récit  (ainsi s'intitule-t-il), est à prendre et reprendre en mains, sans se soucier de son cours prétendument fluvial, d'aller au hasard de ses chapitres et d'y goûter à ce patchwork de relectures de Pascal; ici de citations de Bagramko, peintre dont j'ignorais tout jusqu'à l'existence même; là de Lyautey dont sous le titre "dépressions orientales", il esquisse un portrait talentueux; de beaux passages aussi sur des lieux chargés d'histoire, baignés par la Seine. On papillonne avec Sureau, ce pur parisien, fils de famille (son père présida l'Académie de médecine), énarque devenu avocat et qui, après un grand prix de l'Académie française pour "L'infortune" (Gallimard, 1991), cherchera à y rentrer, y parvenant à son second essai.
Il y a de l'inextricable, du confus, de l'hermétique, du dandysme littéraire chez F. Sureau pour faire "sa" somme de 800 pages, à l'heure d'entrer sous la Coupole. 
Il y manque de l'expression d'empathie et d'émotions. L'énarque perce sous l'écrivain...
Mais il faut reconnaître à M. François Sureau des fulgurances, des pages splendides  et même, parfois, une capacité à se livrer avec talent. Janus bifrons.
Bref, je m'y replongerai de temps en temps non sans plaisir...


 

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