La Métropole du Grand Paris est dans l'obligation de forger par elle-même l'espace politique que sa création récente et les polémiques récurrentes entretenues par ses détracteurs sur l'organisation institutionnelle de l'aire urbaine faite de Paris et de la Petite couronne nécessitent pour garantir sa pérennité. Elle innove donc tous azimuts. Son président Patrick Ollier, homme d'expérience formé au cabinet de Jacques Chaban-Delmas et ayant exercé toutes les fonctions, de maire de Vars-en-Montagne à membre du gouvernement, aujourd'hui maire de la Ville de Rueil-Malmaison , a su fixer à la MGP de bons caps. Ainsi par exemple de l'exercice ambitieux de la compétence Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), où elle a su prendre le leadership, bien au-delà même de son périmètre géographique.
Le plan biodiversité métropolitain et l'annonce de l'effectivité de mise en place d'un fonds doté de 80 Millions d'€, en est la plus récente illustration, s'agissant d'un domaine où son territoire est, plus que tout autre du fait de son hyperdensité urbaine, un espace de reconquête plus que de stricte préservation de ce qui peut encore être sauvé de la disparition pure et simple, s'agissant des espèces animales.

Le courage politique d'une réforme de grande ampleur ne s'étant pas révélé (et il ne se manifestera pas d'ici 2027), la Métropole, telle qu'elle est, fait son chemin. L'histoire a montré (cf. la IIIème République) que les institutions nées dans l'absence de consensus ou la fragilité sont parfois celles qui vivent le plus longtemps et offrent la stabilité ! La IIIème République, votée à une voix de majorité, vécut 75 ans.
Il suffit de relire le remarquable rapport d'information n° 444 du Sénat (Dallier/Rambaud; https://lnkd.in/g5Ynudzr) pour comprendre.
Extrait :
"Il est toutefois frappant d'observer qu'entre des positions allant du renforcement de la métropole à sa suppression, la très grande majorité des acteurs semblent d'abord défendre la position qu'ils occupent, qu'il s'agisse des EPT, de la métropole, des départements et de la région. Difficile voire impossible sur cette base de dégager un consensus dans un contexte où prévalent encore les logiques de « château-fort » ou de « coffre-fort », chacun campant sur ses positions. L'espoir de voir se dégager une solution qui « monterait » des territoires (...)  est une pure illusion. L'État doit faire un choix, qui nécessairement déplaira à certains, puis le soumettre au Parlement. Il n'y a pas d'autre solution."
Mais l'État ne fera pas le choix. Où est le projet de loi annoncé depuis des années (2017) ? Et, puisque le temps passe, la Métropole du Grand Paris poursuit sa tâche, consolide ses politiques publiques, s'inscrit durablement dans le paysage institutionnel francilien. Qui pourrait lui en faire reproche ?
 
 
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