La France et la question du Sahara : polémique excessive ?

La France, membre permanent du Conseil de Sécurité (CS) de l’ONU, a voté, le 30/10/23, pour la résolution portant sur le renouvellement de la MINURSO, force d’interposition au Sahara.  
Adoptée par 13 voix pour et 2 abstentions, cette résolution 2703 réaffirme « sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, basée sur le compromis, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte de l'ONU, et notant le rôle et les responsabilités dévolus aux parties (...) ».
Sur les 5 membres permanents du CS, 4 ont voté pour, dont la France et 1 s’est abstenu, la Russie. 9 des 10 membres non permanents ont voté pour, un seul s’abstenant (Mozambique).
La proposition marocaine du 11/04/07 au secrétaire général (SG) de l’ONU est saluée par le CS, et «les efforts sérieux et crédibles du Maroc pour faire avancer le processus vers une résolution ».
Les membres du Conseil y réitèrent leur soutien aux efforts du SG de l’ONU visant à faire avancer le processus politique en vue d'aboutir à une solution réaliste, pragmatique et durable, basée sur le compromis.
Cette résolution est très proche de celle du 27/10/22, aussi votée par la France. Celle-ci prenait déjà « note de la proposition marocaine présentée au SG le 11/04/07, se félicitant des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement », tout en « prenant note également de la proposition du Front Polisario présentée au SG le 10/04/07 », mais sans en caractériser le contenu, à l’inverse de la proposition marocaine.
En votant pour cette résolution, la France, une nouvelle fois, se félicite bien « des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement » (sic) du conflit. 
Je pose donc ici une question à celles et ceux qui opposent 14 pays de l’UE à la France, faisant reproche à cette dernière de ne pas adopter une position aussi claire. Prenons l’exemple de la déclaration conjointe des ministres allemand et marocain, A. Baerbock et N. Bourita, à Rabat, le 25/08/22. La voici : «La RFA considère le plan d'autonomie présenté en 2007 comme un effort sérieux et crédible du Maroc et comme une bonne base pour une solution acceptée par les deux parties ».
Membre permanent du CS, la France, en votant ces résolutions, exprime exactement la même position. Bien sûr, l'intensité historique et affective des liens entre France et Maroc aurait mérité une affirmation bilatérale forte de la position française, ailleurs que dans l'enceinte fermée du CS. Je regrette qu'elle n'aie pas encore eu lieu. 
Mais faut-il pour autant poursuivre une polémique alors que la France adopte, par ses votes, les mêmes termes que ses 14 partenaires européens ? 
Je suis preneur de vos commentaires et vos analyses en réponse à mon interrogation.
   

 

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