Je retrouve, au hasard d'un tri drastique de vieux articles de presse, une photo noir et blanc de Victor Ségalen, publiée par " Le monde des livres " il y a deux ans : c'est en 1910, à Pékin.

Il est assis à son bureau, le dos tourné à une bibliothèque chargée de livres dont on cherche en vain à deviner sur les tranches titres et auteurs ; un vase gigantesque semble hisser jusqu'au sommet de la pièce un feuillage dense parsemé de boules blanches , fleurs ou fruits, le  vieux cliché reproduit ne permet pas non plus de le vérifier.

Sur la table, une statuette de chameau, évocation de méharées imaginaires; une cloche de navire, comme celle des vieux steamers sur lesquels il naviguait (On pense soudain aux récits de Joseph Conrad et aux tempêtes en mer de Chine, dans " Typhon " ); au mur des chinoiseries...

Frappante ressemblance de l'écrivain-voyageur avec mon frère : même front, même chevelure et moustache, mêmes lunettes, même profession aussi puisqu'il était médecin.

Il est des photos dont la puissance d'évocation est grande, donnant l'envie immédiate de prendre un livre de l'auteur : " Les immémoriaux" ou " Stèles ", dont  je n'ai jamais lu que des extraits.

Je me promets d'aller dans cette belle librairie du XII ème, " Atout livres ", remarquablement achalandée, dès ce week-end, à la recherche des " Immémoriaux " !
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