La disparition de Michel Denieul est une immense perte. Cet homme hors du commun, dont la culture était exceptionnelle, était un seigneur de l'esprit. Chartiste et énarque, il sut allier, tout au long d'une carrière de haut fonctionnaire particulièrement brillante, un sens de l'Etat rare que fortifiait son gaullisme et un goût pour les Lettres et le Patrimoine sans égal. Ils le conduisirent à de grandes réalisations : que ce soit la renaissance du quartier du Marais, à Paris, dans les années 60-70, lorsqu'il était directeur du Patrimoine au Ministère de la Culture auprès d'André Malraux, puis d'Edmond Michelet et de Jacques Duhamel ou encore la renaissance du château de Chamarande, dans l'Essonne, qu'il mena à bien, dans les années 90, à la demande du Président du Conseil Général, Xavier Dugoin.

 
J'ai été son chef de cabinet, de 1982 à 1986, lorsqu'il était directeur général des services du conseil général de Seine-et-Marne. Il m'a tout appris dans ce qui fut mon premier poste. 
Cet amoureux d'histoire, spécialiste du cardinal de Retz, sillonnait avec moi les petites routes de Seine-et-Marne, les soirs d'été, me faisant découvrir les trésors d'architecture religieuse que recèle ce département, de Champeaux à Provins, dont Alain Peyrefitte, dont il fut l'ami, était alors maire.

 
Je vais penser ce soir à ces haltes sous les ogives : son regard vif et perçant qui s'élevait vers des vitraux immémoriaux dont il décryptait chaque détail est désormais tourné vers Dieu. Qu'il repose en paix.

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