Romain Millo-Chluski, international 2eme ligne, 17 fois sélectionné en équipe de France, a 30 ans.

C'est l'âge où tout bascule; où la force brute de la vingtaine rugissante s'efface progressivement devant la maturité du trentenaire naissant, acquérant, à défaut de la sagesse de l'homme accompli, les premiers symptômes de l'épanouissement.

Romain, au sortir d'un match rude qui vit le stade toulousain - et lui-même par voie de conséquence - se faire découdre samedi 25 janvier au stade de France par les bleus et blancs du Racing Métro 92, vient nous rejoindre dans une loge du stade, encore dégoulinant de sueur, le visage ruisselant, témoin de l'effort consenti, en vain.

Pourtant, il reste malgré l'amertume à l'écoute de celles et ceux qui lui font face, admiratifs devant ce "beau bébé" d'1,96 m et de 110 kg, qui dégage une réelle humanité, une force sereine soudain démobilisée.

Romain raconte son enfance et son adolescence, Massy, Viry-Chatillon, l'Essonne et l'initiation au rugby, dans un univers personnel qui, à l'époque, faisait une plus large place au foot ou à la natation qu'a ce sport hérité du Sud-Ouest français mais qui a su s'enraciner jusqu'aux portes de Paris...Puis il évoque son départ, à 18 ans, pour Toulouse et sa prestigieuse équipe de rugby à laquelle il s'intégrera au point de vibrer à chaque match joué,  dans le Top 14 comme ensuite en équipe de France avec une fierté immense.

Fier des couleurs de Toulouse, voilà qui ne fait aucun doute et qui contraste avec l'insuffisant attachement au club et aux valeurs toulousaines de certains nouveaux joueurs du club arrivés, sinon romain-millo-chluski-13-09-2011-conference-de-presse-de-l-ede nulle part, du moins de pays où les rugbymen sont cultivés comme des sumo, gavés de contrats et de fonds de sponsors, gagnés par la furie de l'argent. Cette arrivée dans les grands clubs de notre Top14 de ces rugbymen étrangers, anglo-saxons pour l'essentiel, change la donne et porte sûrement atteinte aux valeurs collectives entretenues de génération en génération. 

Romain MILLO-CHLUSKI fait exception : il reste authentique. Chapeau bas...

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