On m'a offert ce week-end un de ces carnets reliés, sorte de carnets de route que les écrivains voyageurs (je pense à Gilles Lapouge) emmenaient avec eux dans leurs errances et qu'ils noircissaient de leur écriture inspirée par les découvertes faites au long du chemin. 

 

J'ai toujours rêvé de me livrer à cet exercice littéraire et de faire ainsi, comme eux, effort de mettre des mots sur des paysages, des situations, des individus croisés au hasard des rencontres promises par la marche. 
J'avais d'ailleurs acheté l'an dernier le dernier livre de Jean-Christophe RUFIN avec l'envie de découvrir son talent, dont je suis admiratif depuis de longues années, appliqué à ce type de récits.

 
Seulement voilà, une fois ce carnet en mains, j'ai soudainement pris conscience qu'avec Facebook et les blogs, les notes et récits de voyage avaient migré des pages de ces carnets de voyage ou l'encre des stylos-plume séchait vite et qui enfermaient pudiquement les phrases ciselées qu'on y avait inscrites, vers les touches du clavier azerty de ce téléphone mobile d'ou je saisis les textes déposés sans pudeur sur ma page Facebook ou sur mon blog, vialattenblog.over-blog.com.

 
Mais je vais faire l'effort de me réapproprier l'écriture à l'ancienne, ne serait-ce que pour me convaincre que je sais encore écrire ainsi. Comme Giono, à sa table de Manosque, comme Malraux, comme Gide rédigeant son journal qu'il m'arrive souvent de citer ici, ou tant d'autres de mes chers auteurs, le talent littéraire en moins, hélas !

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