L'avenir dira si Nicolas Sarkozy s'est tenu à son choix de renoncer à toute activité politique et de se consacrer désormais à une activité exclusivement privée, probablement d'avocat d'affaires international.

Si tel était effectivement le cas, ce serait la première fois dans l'histoire de la Vème République qu'un président sortant se résolve ainsi à renoncer à des fonctions publiques. Et cela mettrait en évidence...une évidence ! Il y a une vie après la politique pour qui sait ne pas en dépendre, pour qui est en mesure, par son âge, ses compétences, son énergie (que personne ne discute à Nicolas Sarkozy !), de concevoir un projet professionnel ambitieux et original. Cela paraît sain.

On devine bien volontiers qu'avec l'expérience de chef d'Etat de la 5ème puissance mondiale, Nicolas Sarkozy s'est trouvé au coeur, durant 5 ans, d'un réseau dense et particulièrement puissant de dirigeants étatiques et de grands groupes industriels ou de services à dimension mondiale, susceptibles demain de faire appel à ses services dans la négociation d'importants contrats, dans leurs relations juridiques les uns avec les autres.

Evidemment, l'exercice d'une telle activité professionnelle pour un ancien chef d'Etat ne sera pas sans poser des questions déontologiques fondamentales qui l'amèneront sûrement à renoncer à certaines missions de conseil pouvant lui être reprochées comme ayant été conduite, au moins les premières années, en ayant connaissance d'informations et de dossiers relevant de la seule sphère étatique et gouvernentale de la France.

Rude écueil à éviter...Mais s'il réussit cette reconversion, comme d'autres - rares - y sont parvenus, dont son ennemi intime Dominique de Villepin mais aussi l'allemand Gerhard SCHRÖDER, on pourra y voir un progrès pour la démocratie : la politique n'est pas une fin en soi, conduisant les hommes de gouvernement à s'accrocher fébrilement à leurs mandats, à leur renouvellement, à l'obtention de fonctions officielles coûte que coûte, à l'image de la pathétique Eva JOLY, qui réclame aujourd'hui, sentant sans doute la perspective d'accéder au gouvernement se dérober sous ses pieds, un poste ad hoc, créé pour elle, un...commissariat général à la lutte anti-corruption !

Et le président F. HOLLANDE n'a pas tort pour sa part d'envisager de supprimer dans notre Constitution la faculté offerte aux anciens présidents de la république de siéger au Conseil Constitutionnel.

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