Pollution lumineuse :
Après les trames vertes et bleues, bientôt des trames noires ?

Un travail parlementaire remarquable d’Annick JACQUEMET docteure-vétérinaire et sénatrice du Département du Doubs : l’absence d’éclairage et la suppression au maximum des points lumineux dans les zones de réserve naturelle et les zones périurbaines sont une dimension majeure de la lutte contre la fragmentation des habitats par la lumière artificielle.
 La construction de réservoirs d’obscurité par le biais de trames noires est donc l’une des recommandations de la note Scientifique (n° 37 sur la pollution lumineuse, janvier 2023) réalisée par Annick JACQUEMET,  dans le cadre des travaux de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. L’outil "trame noire", à l'image des trames vertes et bleues, permettrait aux animaux de se déplacer sans obstacle en milieu terrestre.
La sénatrice rappelle que la lumière artificielle est désormais considérée par les écologues comme une pression anthropique majeure qui contribue au déclin de la biodiversité. Elle est présente dans tous les écosystèmes terrestres.
La pollution lumineuse touche :
- 23 % de la surface terrestre,
- 22 % des régions côtières, en particulier autour de la mer Méditerranée,
- 42 % des zones protégées, qui connaitraient une augmentation de leur exposition à celle-ci depuis les années 1990.
L’équilibre et le fonctionnement des écosystèmes en sont perturbés gravement, provoquant des effets en cascade sur les espèces  Ainsi, la pollution lumineuse perturbe les réseaux de pollinisation nocturne, entraine des conséquences négatives sur le succès de reproduction des plantes, mais a également un impact négatif sur les pollinisateurs de jour.
Mais les effets de la lumière bleue se font aussi sur la santé humaine. L’horloge biologique circadienne chez l’être humain est le synchronisateur principal de l’exposition du corps à la lumière. Cette horloge biologique centrale contrôle également la production d’une hormone, la mélatonine, dont la sécrétion est inhibée par l’exposition à la lumière Or, notre mode de vie actuel nous expose, en soirée et de nuit, à de multiples sources lumineuses bleues (éclairages, écrans), ce qui entraîne un dérèglement physiologique et notamment l’altération du sommeil, des troubles de la mémoire, de l’humeur, de l’attention, mais également des risques cardio-vasculaires, ainsi qu’une augmentation des risques de cancer du sein et de la prostate, de diabète ou d’obésité.

Il y a donc urgence à agir, tant pour garantir la biodiversité que menace la pollution lumineuse que pour la santé humaine.

Sénat Jean-François Longeot Anne-Catherine Husson-Traore Christophe Béchu Bérangère Couillard Ministères Écologie Énergie Territoires Office français de la biodiversité Francois De Rugy Yves JEGO Isabelle ANDORIN-TRIDER Forum des Élus Locaux en charge de l'Environnement FORELE Ract-Madoux Daphné Marc Barra Marc TEYSSIER d'ORFEUIL 

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