C'est celle que vient de publier le laboratoire d’études en sciences économiques de l’université Sultan Moulay Slimane à Beni Mellal (Maroc).

Elle porte sur l'exportation et importation virtuelle d’#eau via le commerce des fruits et légumes, dont le #maroc, pays en #stresshydrique, est un gros exportateur.

Au Maroc, une polémique récurrente porte sur ses pratiques culturales, jugées par certains trop consommatrices en eau et par conséquent attentatoires à la préservation d'une ressource qui se situe parmi les plus menacées au monde.
Les résultats de l'étude montrent que la balance de l'eau virtuelle qui circule de pays à pays à travers ce commerce est plutôt favorable au Maroc qui exporterait ainsi moins d'eau virtuelle utilisée pour ses productions qu'elle n'en importerait.
Mais au-delà de ces résultats, ce qui est passionnant, c'est le principe même de ces travaux de recherche  : ils portent sur les transferts internationaux d'eau, indirects en l'occurrence. Le sujet est capital : dans un monde atteint par les effets du #changementclimatique, la question des transferts transfrontaliers d'eau devient d'une cruciale actualité. Ce qui est en jeu, c'est la #souverainetéhydrique des Etats. Nombre d'entre eux, nonobstant toutes les mesures prises pour préserver leur #ressourceeneau existante et accéder à de nouvelles ressources (#dessalement, dont on sait que cette solution est coûteuse et pose des problématiques environnementales), devront y recourir : transferts par voie maritime, feeder, à l'image de ce qui se fait pour le gaz (cf. projet de feeder Nigéria/Maroc).
Il y aura une balance commerciale de l'eau réelle comme existe désormais, grâce à ces chercheurs, une balance commerciale virtuelle.
Mais encore faut-il pour cela qu'une #norme internationale vienne définir ce qu'il faut entendre par souveraineté hydrique et comment régir ces échanges, s'agissant de l'eau, conçue comme un bien économique.
Dans le cadre de mes travaux de recherche en droit international, j'en ai déposé une définition :
« La souveraineté hydrique est un droit des États et de leurs peuples à décider de leurs propres stratégies pour garantir leur sécurité d’accès à l’eau, ressource naturelle et bien social et économique, tout en considérant les effets sur les pays et populations limitrophes. Elle garantit, par le biais de choix d’usage mais aussi de politiques publiques d’exploitation raisonnée, l’accès à une ressource saine et durable, endogène et/ou exogène, strictement nécessaire à la satisfaction des besoins de leurs populations et de leurs économies, tant agricoles qu’industrielles. »
L'initiative diplomatique visant à porter devant les organisations internationales le projet de norme reste attendue.

 

https://medias24.com/2023/04/20/combien-deau-le-maroc-exporte-t-il-dans-ses-fruits-et-legumes-enfin-une-reponse-scientifique/

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