Comment une identité nationale se forge-t-elle ? Comment la France a-t-elle forgé la sienne ? J'ai souvent en mémoire, lorsque cette question devenue récurrente dans les média, à laquelle le Ministre en charge de l'immmigration a donné une nouvelle dimension avec ses débats de préfecture, les enseignements de mes professeurs d'Histoire : en 1914, lorsque la 1ère guerre mondiale éclate, les poilus appelés au front et venus des 4 coins de l'hexagone peinent pour bon nombre d'entre eux à se comprendre puisque beaucoup sont dialectisants et ont en conséquence bien du mal à s'exprimer en français.

Bretons, basques, picards et chtis, corses et niçois servent sous le même drapeau, sont victimes de leur devoir, défendent la même patrie mais pourtant, pourtant, ne se comprennent que difficilement...

A leurs cotés, marocains, algériens, sénégalais, malgaches vietnamiens et tant d'autres issus des colonies ont fait le sacrifice de leur vie dans les mêmes tranchées, tout en parlant d'autres langues que la nôtre.

Tous, néanmoins, ont témoigné de leur attachement à la France, à ses valeurs, à son drapeau, à son intégrité, à son indépendance.

Aujourd'hui, dans le débat suscité par Eric Besson, la maîtrise de la langue par les immigrés candidats à une régularisation de leur situation ou soucieux d'obtenir un regroupement familial est devenu un des critères d'examen des demandes.

Curieuse évolution, oublieuse de notre glorieux passé, qui impose aujourd'hui pour vivre sur notre sol durablement ce que personne n'aurait pensé à imposer entre 1914 et 1918 aux soldats de la France coloniale venus sur notre sol combattre - et pour tant d'entre eux mourir sous le feu ennemi -...

Les dirigeants de la Nation en péril, en 14-18, étaient sensiblement moins intransigeants que ne le sont nos dirigeants de la France de 2009.

Il faudrait se souvenir dans ce débat que l'identité nationale, la nôtre, s'est confortée sur les champs de bataille meurtriers de la Grande Guerre, par-delà l'obstacle linguistique, grâce à des soldats courageux, connus pour leur bravoure, venus des quatre coins du monde et qui ne parlaient que le Wolof, l'arabe dialectal ou la langue Kmer.

Pensons-y...








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